La société postmortelle - La mort, l'individu et le lien social à l'ère des technosciences
COMITE DE LECTURE COMPRENDRE NOTRE EPOQUE :
Céline LAFONTAINE nous fait toucher du doigt les conséquences dans notre vie de tous les jours, de l’évitement et du déni du vieillissement et de la fin de la vie. Cet état de fait entraîne une multitude de conséquences dans notre rapport aux anciens, à notre propre vieillissement, et par conséquent, du délitement du lien entre générations.
Résumé :
Faire reculer la mort, agir sur ses causes, en modifier les frontières, contrôler l’ensemble de ses paramètres, comprendre son processus afin de prolonger le plus longtemps possible la vie, voire dépasser les limites temporelles assignées à l’existence humaine, tels sont les objectifs poursuivis sans relâche par les autorités scientifiques et politiques, au point que la santé est devenue l’une des préoccupations majeures de nos sociétés.
Repoussée dans la sphère intime, la mort se désocialise, entraînant de ce fait un effritement du lien social. La notion de “postmortalité " renvoie à ce nouveau rapport à la mort qui s’affirme aujourd’hui par la volonté affichée de vaincre techniquement celle-ci et, en quelque sorte, de " vivre sans vieillir “. C’est la description minutieuse de ce courant de pensée que propose le livre de Céline Lafontaine, dérangeant à bien des égards. Poursuivant la réflexion amorcée dans L’Empire cybernétique, l’auteur élabore ici une synthèse critique des représentations et des pratiques liées à la postmortalité visant à ouvrir un champ de réflexion et de débat sur le statut de la mortalité dans notre société et ses conséquences pour l’avenir. Céline Lafontaine est professeur de sociologie à l’Université de Montréal.
Son ouvrage précédent : L’Empire cybernétique. Des machines à penser à la pensée machine (Seuil, 2004), lui a valu le prix Jeune Sociologue 2004 de l’Association Internationale des Sociologues de Langue Française.